Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

$S 2. Opinions relatives à la Révolution

française.

Maïs les préoccupations véritables de Gentz étaient ailleurs. Dès le moment où il publie sa traduction de Burke, c’est son métier de polémiste qui est devenu le souci principal de sa vie. Comme nous avons essayé de le montrer, toute cette partie de sa vie appartient au moins autant que sa besogne de fonctionnaire à l’activité politique de Gentz, car ilse propose avant tout d'agir sur ses contemporains. Son but n’est pas jusqu’en 1799 de les convaincre de la nécessité d’une guerre contre la France révolutionnaire. Il veut simplement réagir contre le grand courant de sympathie provoqué par la Révolution, par lequel lui-même s’était d’abord laissé entraîner. C’est, pense-t-il, une œuvre de préservation sociale universelle. Il s’adresse par nécessité à des lecteurs allemands, mais écrit pour tout le monde civilisé et, si la chose lui était possible, c’est aux Français euxmêmes qu'il désirerait parler pour leur montrer leurs erreurs et contribuer à les éclairer sur ce qu’il croit être la vérité politique. Mais le publiciste berlinois n’a aucun moyen d'atteindre l’opinion parisienne. Aussi, bien que le sujet soit grand et que

xentz s’y intéresse passionnément, son activité polé-