Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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et que, dans les années qui suivirent 1795, il ait plus ou moins renoncé aux controverses, prouve combien il était arrivé à cette sérénité de pensée qui lui manquait entièrement au cours de la tourmente de 9. Il va pouvoir s'occuper de questions techniques, comme de politique financière, dans sa traduction de d’Ivernois‘, songer de nouveau à la Prusse dans son Mémoire de 1797 au roi Frédéric-Guillaume IT, dont nous avons parlé plus haut. Mais il a prouvé qu'il sait faire entendre d’autres accents. Et il se révélera de nouveau comme polémiste passionné et écrivain politique de premier ordre, quand les affaires extérieures seront devenues le centre de ses préoccupations. La fondation de sa seconde revue l'Historisches Journal marque la transition. En 1799, il est seulement inquiet des empiètements du Directoire; en 1801, il a résolu de consacrer toutes ses forces à la lutte contre la Révolution française envahissante, personnifiée par Bonaparte.

Walter Wieber : Friedrich Gentz über die Ursachen der franzüsischen Revolution. Cassel 1915. Des études de ce genre permettent de se faire une idée assez exacte de l'esprit dans lequel notre auteur aurait rédigé son histoire de la Révolution.

1. I s’agit du livre de François d’'Ivernois: Histoire de

‘l'administration des» Finances de la République française pendant l'année 1796. Londres 1796.