Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

— 140 —

a cessé de remplir une de ses fonctions essentielles, et que par là le lien social est rompu. Gentz pousse . très loin l’analogie du droit constitutionnel avec le droit civil, quand il cite la maxime romaine : 1s qui renuntiavit societali a se quidem liberat socios suos, se autem ab illis non liverat. Il oublie quelque peu la sagesse politique, quand il proclame, au nom du droit, qu’un remaniement important à l’intérieur d’un Etat devrait être arrêté par l'opposition d'un seul. Cet oubli est d’ailleurs voulu. Qu'il nous suffise ici de noter la hardiesse du rationalisme de Gentz, dès qu’il s’agit de droit.

Mais comme nous l’avons dit, la question de droit n’est qu’une question préliminaire. L’homme politique a ensuite à se conformer aux règles de la sagesse. Souvent ce qui est juste ne sera pas sage. Et, réciproquement, ce qui est sage peut n'être pas juste. Il faut se mouvoir dans le domaine de la sagesse permise, de la sagesse licite, ce qu’exprimerait très bien un schéma où l’on représenterait deux cercles concentriques, puisque nous en avons éliminé un. Dans un essai sur la Déclaration des Droits, Gentz examinera cette charte de la Révolution dans son ensemble et dans ses différents articles, du point de vue du droit et du point de vue de la sagesse. Sagesse permise, le cerele au rayon le plus

1. Où finira la réforme et où commencera la révolution ?