Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

— 142 —

sont des plus nuisibles au point de vue de la sagesse elle-même, qui condamne la folle témérité de ceux qui précipitent leur pays dans des difficultés de ce genre.

Cependant, ces considérations générales sont loin de constituer un système politique, et de résoudre le problème que pose l’éventualité d’un conflit entre le droit et la sagesse. Comment donc régler les rapports du droit et de la sagesse, de façon à arriver à les concilier ?

IH s'agit avant tout de savoir comment ces deux forces se feront équilibre. Et c’est ici que nous rencontrons pour la première fois la conception de léquilibre, si familière à Gentz, et si importante pour ses vues politiques. Il ne faut pas oublier qu’en pratique, droit et sagesse politique seront représentés par des hommes. À ce propos, il est bon de rappeler les différents buts que peut se proposer le gouvernement intérieur d’un Etat. En dehors de la situation relative des Etats par rapport les uns aux autres, on distingue deux fins principales :

‘19 faire régner la justice parmi les citoyens ;

% augmenter le bien-être des individus et le bienêtre général.

A la première fin correspond la sphère du droit, à la seconde celle de la sagesse politique. Comme la sagesse devra être comprise tout entière dans