Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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nomène comparable à sa conversion antirévolutionnaire. Si nous nous demandons quelle a pu être sa raison déterminante, cene sont pas les textes quinous manquent dans la période qui s’étend de 1797 à 1800, mais les textes se rapportant directement au revirement en question font défaut. Nous avons en effet une foule de lettres, de brochures, d'articles et même d'ouvrages écrits par Gentz dans ces années, mais nulle part ce sujet n’est traité.

Tant que dans des essais sur la politique et l’administration financière, Gentz essaie d’exalter le système anglais et de rabaisser le système français*, il travaille au fond contre le but qu’il se proposera plus tard : faire participer l’Europe à la guerre contre la Révolution. Car s’il n’écrit pas contre la guerre antirévolutionnaire en remontant le courage des Anglais, en leur donnant confiance et en relevant leur prestige devant l’Europe, il travaille dans tous les cas plus ou moins consciemment contre une participation des puissances continentales à la guerre, car le résultat produit sur le lecteur du continent sera le suivant :

1° L’Angleterre peut continuer victorieusement une guerre qui lui est plus facile et moins onéreuse qu’à nous.

1. Voir Historisches Journal, sept., oct., nov. 1799. 11