Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

coalition qui lui avait d’abord infligé quelques revers. Les espérances de Gentz étaient avec l’armée russe, quand celle-ci fut vaincue à la bataille de Zurich.

Puis un nouveau revirement se produit. Le 18 brumaire semble avoir mis fin à la Révolution proprement dite, et Gentz d’abord ne conseille pas à l’Europe de continuer la lutte contre Bonaparte.

Mais bientôt il change d'avis. D'ailleurs il s’agit ici bien moins de son opinion sur les hostilités en 1800 que du changement produit en lui dans sa manière de juger rétrospectivement la guerre entre l'Europe et la Révolution. Mème à ce point de vue, le Mémoire de 1800 qui s’occupe principalement du cabinet prussien, et qui se propose d’avoir une influence sur les événements actuels, pourra nous renseigner sur certains points. «JL’Etat prussien, y dit-il, en est arrivé à transformer la nullité à laquelle les autres Etats sont réduits de temps à autre en un système durable, à faire de l'indifférence au milieu du bouleversement général une véritable maxime, et même à considérer son incurable faiblesse comme de la sagesse ‘.» Ce que Gentz appelle ici « nullité », c’est la neutralité à laquelle la Prusse était réduite et qu’il avait tant recommandée trois ans auparavant. 1. Historische Zeitschrift, vol. 89, p. 239 à 273.