Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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Les idées de Gentz avaient encore besoin de mürir quelques mois. Il allait bientôt les exprimer de façon magistrale, dans son livre sur l’origine et le caractère de la guerre contre la Révolution, qui reste son dernier mot sur la lutte qui durait depuis neuf ans.

Le coup d’œil rapide que nous avons jeté sur l’évolution de la pensée de Gentz ne nous a guère permis de saisir la cause principale de ee second revirement. Des critiques malveillants pourraient, comme Henriette Herz le fit pour la conversion antirévolutionnaire, tout attribuer à l’influence de l’or anglais ou autrichien. Nous ne chercherons pas à dissimuler que, mis en rapports par les diplomates de Berlin avec différents gouvernements, notamment avec ceux d'Angleterre et d'Autriche, il reçut à cette époque de nombreuses sommes d’argent. Nous renvoyons à ce propos au livre suivant, où nous essaierons de dire ce qu'il faut penser de la vénalité de Gentz en général‘. En ce qui concerne ce point particulier, une telle accusation serait très mal fondée. Car c’est juste au moment où en Europe tout semblaït être à la paix (1801), que Gentz en est arrivé à croire que la guerre contre la Révolution avait été une nécessité.

Il nous semble que c’est bien plutôt dans les évé-

1. Chapitre II du Livre IIL