Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

Les —

Gtentz est de nouveau entraîné dans la controverse. Et cette réfutation de d'Hauterive a à peu près la même importance pour ses idées concernant la politique extérieure, que celle qu'avait eue la réfutation de Makintosh pour ses idées concernant la politique intérieure. C’est grâce à celle-ci qu’il avait eu, en 1793, l’occasion d'exprimer ses idées sur l’équilibre des forces au sein des Etats particuliers. Cest grâce à celle-là qu’il a, huit ans plus tard, l’occasion d’exprimer ses idées sur l’équilibre européen.

Le comte d'Hauterive, sous un semblant d’impartialité, se proposait de défendre la politique du Premier Consul. Gentz n’aura pas de peine à montrer que son ouvrage est avant tout anti-anglais, que, sous des formules soi-disant générales, il cache une haine mal déguisée de l'Angleterre‘. Cependant Gentz et d'Hauterive partent à peu près des mêmes principes. Leurs idées ontun fondement rationaliste analogue. Il s’agit d'établir un droit public entre les Etats. Il est aussi nécessaire de faire régner le droit

1. Voir notamment ce que d’Hauterive dit du système continental — qui n’est que la coalition de toutes les puissances contre l'Angleterre — : De l’état de la France à la fin de l'an VIII. Paris, 5 octobre 1800. Ch. III. Situation relative de la France à l'égard de ses alliées, p. 88 et suiv. « Toute alliance doit avoir pour objet, dans la guerre comme dans la paix, de garantir les intérêts politiques du continent de l’ascendant exagéré des intérêts maritimes », c’est-à-dire de lutter contre l'Angleterre.

Voir, d'autre part, la critique d’un tel système fédératif, par Gentz : Von dem politischen Zustand, note de la p. 288.