Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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préparer pour l’Europe un avenir meilleur. Le titre de cette réfutation: Von dem politischen Zustande von Europa vor und nach der franzôsischen Revolution, semble d’abord ne pas l'indiquer. Et, en effet, toute la première partie qui correspond au chapitre premier de d'Hauterive : « Situation relative de la France avant la guerre » — sur laquelle d’ailleurs Gentz s'étend beaucoup plus que le polémiste français — est un tableau de l’Europe de la fin du XVIIIe siècle.

Nous y avons déjà fait allusion à propos des rapports de Gentz et de l’Aufklärung. Les vues que Gentz y expose gardent d’ailleurs tout leur intérêt à propos de ses théories de 1801, car c’est l’état de choses non pas idéal, mais satisfaisant qu’il voudrait ramener dans les rapports entre les puissances européennes, et vers lequel par suite, au cours de sa critique du présent, il aura sans cesse les yeux iournés. La seconde et surtout la troisième partie de la réfutation de d’Hauterive sont au contraire en 1801 tout à fait d'actualité‘, et par là cette œuvre avant tout polémique se distingue des considérations historiques sur l’origine et le caractère de la guerre contre la Révolution.

1. Elles sont consacrées à un tableau de ce que Gentz appelle dans sa préface « l'anarchie fédérative de l'Europe ». Voir : Von dem politischen Zustand von Europa. 1801. Vorrede, p. XIV.