Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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pour l’Europe de 1789, mais Gentz a voulu trouver une formule de l’équilibre applicable à l’avenir. De cette introduction théorique, il a complètement séparé la recherche historique sur les causes de la disparition du système de l’équilibre. Il considère d’abord la fausse application de ce système, conservateur de l'indépendance des nations, au partage d’un Etat souverain. Et, se plaçant à un point de vue plus élevé, il juge plus sévèrement qu’en 1801 le partage de la Pologne. Ensuite, il indique une décadence générale de l'esprit politique en Europe.

Mais nous n’avons pas à le suivre dans cette enquête historique. Avec le début des Fragments, les idées politiques de Gentz sont arrivées à leur maximum de clarté. Tout ce qui nous paraissait d’abord dispersé dans cette œuvre si complexe prend pour nous une signification nouvelle. Le lien logique de toute une pensée, l'harmonie de tout un système, se révèlent à nous. C’est Gentz lui-même, en cherchant sans cesse des sujets de comparaison dans le domaine du droit interne, de l’organisation intérieure de l'Etat, des rapports entre particuliers, qui nous montre le chemin. Nous nous rappelons, lorsqu'il exige que la crainte des conflits soit suffisante, la même idée exprimée à propos de la constitution anglaise, treize ans auparavant, dans la Réfulation