Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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C

faire alliance dans la lutte contre Napoléon, qu'il soumet à sa critique, mais aussi ce François d'Ivernois ‘ dont il avait commenté et traduit certains ouvrages de politique financière ?.

Le péril napoléonien lui-même ne lui inspire plus de telles inquiétudes. Il est significatif de voir que c’est au moment où la campagne de Russie va précipiter la chute de l’empereur qu’il le trouve «très modéré et très raisonnable * ». Pour ne pas se contredire, il distingue alors la manière actuelle de Napoléon et ses procédés passés, dont il avait été le premier à dénoncer les dangers. Ce qui n'avait été pour lui qu’une mesure opportune avant la paix de Schœnbrunn est maintenant une nécessité perma-

.nente. Il avait en 1812, dès l’ouverture des hostilités. félicité Metternich d’avoir fait ce qu'il avait pu

1. Ed. Wittichen. IIT. 1, lettre 42, 13 août 1812.

2. Gentz reproche à François d'Ivernois d’avoir prétendu dans son livre : Napoléon administrateur et financier, Londres 1812, afin de justifier la politique anglaise, que la guerre était devenue pour l’Empire français une nécessité économique inéluctable, une sorte d'industrie nationale. Voir lettre 42 à Metternich. Ed. Wittichen. IIT, p. 92-98. Et cependant, deux mois auparavant, notre auteur écrivait ses deux Mémoires sur le Droit maritime (Mémoires et lettres inédits du chevalier de Gentz, publiés par G. Schlesier, Stuttgart 1841, p. 347-462), où il oppose, pour défendre lui aussi l'Angleterre, les principes de droit maritime qu'elle soutenait alors à ceux de Napoléon.

3. Ed. Wittichen. III. 1, lettre 43, 17 août 1812: «sehr gemässigt und sehr vernünftig ». Cest ainsi qu'il s'exprime à propos de la réponse de Napoléon faite à l'appel lancé par Stein à la nation allemande au début de la campagne de Russie.