Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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termine en souhaitant que le succès de ses armes « corresponde à la justice de ses intentions ‘ ». Dans le second, ce qu’il s’agit d'expliquer, c’est la guerre, c’est une intervention armée contre l’homme désormais uni par des liens de famille à la dynastie des Habsbourg. Pour s’être trop fié au bon droit, pour avoir pensé à délivrer l’Europe entière, on a été battu. Il était donc nécessaire d’être habile, de faire concessions sur concessions, de ne pas perdre de vue les intérêts strictement autrichiens afin de se mettre en mesure d'obtenir le succès.

Voilà enfin le jour venu. Cette fois, c’est la délivrance; Gentz en est intimement persuadé. Mais alors pourquoi avoir consenti au mariage de MarieLouise avec Napoléon, à l'alliance de l'Autriche et de la France contre la Russie en 1812? Il faut montrer dans tout cela autant d'étapes vers la libération définitive. Néanmoins, Gentz considérerait comme indigne de sa mission de tromper les contemporains ou la postérité, en faisant croire que Metternich et lui avaient pu prévoir des événements qui échappaient aux hommes même les plus perspicaces. Et il y a plus de vérité dans son aveu : «Personne ne se

an der gesetzmässigen Freiheit ihrer Nachbarn.» Ed, Weick, IV, p. 299.

1. « Wenn der Erfolg ihrer Waffen der Gerechtigkeit ihrer Absichten entspricht. » Ed. Weick. IV, p. 300.