Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

Certes, la méthode d'exposition n’a pas changé. En 1813 comme en 1809, il s’agit de relever tous les nouveaux empiètements de la politique napoléonienne depuis le dernier traité de paix, et Gentz sait encore rédiger un texte qui nous fournit à ce propos un véritable modèle de clarté diplomatique. Cependant, ce n’est plus l’homme de parti qui avait surtout confiance dans la justice présumée de sa cause, c'est l'homme d'Etat qui ne compte guère que sur l’habileté de ses combinaisons. Voilà ce qu'il avait appris de Metternich et ce que Metternich avait appris de l’expérience. Ainsi s'expliquent les différences fondamentales que nous signalions entre les deux manifestes.

Dans le premier, il semble que Gentz ait voulu justifier l’Autriche vis-à-vis des patriotes allemands du genre de Kleist, qu'il avait connu à Dresde, d’avoir pu vivre en paix avec Napoléon‘, il ne sépare guère l’Autriche, l’Allemagne et l’Europe ?, considère que le principal devoir de l’empereur François était de « s'occuper de la paix, du bonheur, de la prospérité, de la liberté légitime * ». Enfin, il

1. Aussi, quand il fait allusion au traité de Preshourg,

parle-t-il d'«augenblickliches Bedürfnis» (nécessité momentanée). Ed. Weiïck. IV, p. 277.

2. «Oesterreich, Deutschland und Europa». Ed. Weick IV, p. 288.

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3. « Teïlnahme an der Ruhe, an dem Glück, an dem Flor,