Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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importance décisive pour toute sa carrière diplomatique ‘. Ici, un mot du père aurait eu plus de valeur que des pages de notes de la part du fils.

Le prince Richard de Metternich-Winneburg semble d’ailleurs avoir en grande partie raison dans son appréciation générale sur les rapports des deux hommes. Si nous croyons avec lui que Gentz est loin d’avoir été initié à tous les secrets du ministre hi nous ne saurions évidemment lui faire un mérite des succès de cette politique; mais il serait de même abusif de lui appliquer les critiques qu’on en a faites. Quoiqu'il en soit, le rédacteur du manifeste de 1813 a su parfaitement comprendre, avec sa claire intelligence, la nouvelle politique de l'Autriche depuis le mariage de Marie-Louise. C’est avec la pleine conscience de la supériorité qu’en retirait son pays d'adoption sur l'adversaire commun et même sur ses alliés, qu’il a exposé le système du chef qu’il de-

1. Aus Melternichs Nachlass. I, p. 165 : «Ich liess die Pässe für den Grafen Narbonne in seiner Eigenschaft als Botschafter am Kaiserlichen Hof vorbereiten, und legte die letzte Hand an das Kriegsmanifest des Kaisers.» Une occasion excellente de rendre hommage en un mot à la collaboration de Gentz s’offrait là à Metternich.

2. Ibid., p. 250, note 64: «Die vorstehenden Mitteilungen Sind ein Beïtrag zur Erkenninis, wie wenig Gentz in die letzten Absichten Metternichs eingeweiht war.» Cf. Leftres et Papiers du comte de Nesselrode. V, p. 36 et suiv. Gentz dit : «Les grands résultats se sont développés sans notre concours... Metternich a agi par lui-même. »