Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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vait désormais servir jusqu’à sa mort. Sans doute, le manifeste est rempli de phrases élogieuses sur l’héroïsme des Russo-Prussiens à Lützen et à Bautzen', et c’est bien le moins, pourrait-on remarquer, vis-à-vis des puissances avec lesquelles on allait affronter les périls d’une nouvelle lutte. Mais tout concourt cependant à donner l’impression que lAutriche va décider du sort de l’Europe continentale, chaque mot sert à faire ressortir la prudence, le calme, la tranquillité, on aurait presque envie de dire la majesté, avec laquelle elle accomplira cette mission. Sans doute, il ne faut point froisser des alliés et leurs sentiments de haine ardente, d’honneur national humilié, d’amertume concentrée ; le gouvernement autrichien dira par la bouche de Gentz qu'il est trop juste pour ne pas les comprendre ?, mais il fera nettement entrevoir qu'il est loin de les partager. C'est sous cet aspect qu’il faut envisager le passage final. Il marque une inébranlable confiance dans le succès provenant non pas du sentiment presque religieux d’une justice immanente, mais de la sécurité que donnaient les préparatifs diplomatiques et militaires.

1. Ed. Weïck. IV, p. 314. 2. Ibid., IN, p. 311.

5. Ed. Weiïck. IV, p. 821 : « Der Ausgang wird... die gerechten Erwartungen aller Freunde der Ordnung und des Friedens