Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

24, =

précédent. Mais il semble que cette contestation ait été l’étincelle, laquelle a suffi pour faire passer une rivalité virtuelle, latente dans le domaine des réalités prochaines et immédiates. Sur ce point, la correspondance de Gentz, le récit fait quinze mois plus tard à Caradja et les Mémoires de Metternich, de bien des années postérieurs, concordent absolument. Nous avons vu de quelle façon Gentz a présenté les faits au hospodar de Valachie. Voici exactement de quoi il s'agissait : Après que la bataille de Leipzig avait fait se dessiner le sort de la guerre en faveur des Alliés, et qu’une violation de la neutralité suisse par leurs troupes en marche vers la France semblait probable, le canton de Vaud avait envoyé auprès d'Alexandre, alors à Francfort-sur-leMain, pour obtenir de l’empereur de Russie la promesse de respecter le territoire helvétique, une Mme Morges, originaire de Lausanne et ancienne gouvernante de lagrande-duchesse Marie’. La sœur du tsar avait permis à cet ambassadeur féminin * d'obtenir gain de cause auprès de son frère. C'était d’ailleurs loin d’être le seul lien qui rattachait la

\ 1. La grande-duchesse Marie, sœur d'Alexandre, par son mariage grande-duchesse de Saxe-Weimar. :

2, C'est avec une certaine désinvolture que Gentz fait allusion dans sa correspondance à celle qu’il appelle irrévérencieusement «die Lausanner Amme». Voir Ed. Wittichen. LET, 1, p. 226. Lettre 136. Fribourg en Brisgau, 16 janvier 1814.