Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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signala dans une lettre à Metternich, écrite le 16 janvier 1814, de Fribourg-en-Brisgau, les dangers de la situation. La coalition, pensait-il, est bien malade, et derrière ses inquiétudes on discerne qu’il avait dû prévoir les principales difficultés qui ne manqueraient pas de s'élever au Congrès ‘. Et si Gentz confirme les dires de son maître en affirmant que le passage par la Suisse était un « plan que tous les bons militaires avaient approuvé ?», il oublie de rappeler qu’il a joué un rôle actif comme publieiste dans cette affaire. Il s’est fait, ainsi que nous l’avons dit, l'avocat du projet devant l’opinion publique. C’est la raison de l’article dans la Wiener Hofzeilung, dont nous avons parlé plus haut. Gentz soutient cette idée que la guerre contre Napoléon n’est pas une guerre ordinaire. Il ne manque pas d’insister sur la promesse — usuelle dans des circonstantes de ce genre — d’après laquelle on s’engageait à rétablir intégralement, la guerre finie, l’indépendance et la souveraineté de la Suisse 5. Il faut d’ail-

1. Ed. Wittichen. III, 1. Ne 186, p. 226 : « Das Innre, das innerste Innre, das gemeinschaftliche Herz des grossen Bundes ist nicht mehr vollkommen; ein verborgenes Geschwür nagt an seiner Lebenskraft.» Cf. Mémoires, Documents et Ecrits «divers laissés par le prince de Metternich. IT, p. 476 : « Depuis <e moment, l'harmonie ne s’est pas rétablie. »

2. Mémoires, Documents et Ecrits divers laissés par le prince

“le Metternich. II, p. 476.

3. Ed. Schlesier. III, p. 11. Ueber die Neutralität der Schweiz : «Von diesen Gesinnangen beseelt erklären die ver-