Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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tème qui — pour n'être pas très éloigné dans le temps — semblait être bien dépassé par la pensée contemporaine, il faut qu'il ait eu cette tournure d'esprit logique à outrance, insoucieuse des difficultés extérieures, qui lui vint de Berlin et de Kônigsberg. Pour rester fidèle à la raison pratique, il négligera la raison politique du moment, les combinaisons et les transactions éphémères. Il est piquant de voir qu’il prit loujours le taureau par les cornes et qu'il soutint des causes qui paraissaient désespérées, mais chaque fois en politique avisé.

11 fut le défenseur ardent de la Révolution française tant que la situation des monarchies ne paraissait pas ébranlée. Il attaqua la Révolution quand elle semblait triompher en Europe. Il s’opposa de toutes ses forces à la domination napoléonienne victorieuse. I résista à l’opposition libérale qui menaçait le système de Metternich. Peut-être se trompa-t-il la dernière fois. Mais, dans tous les cas, son erreur ne fut que partielle, et nous essaierons de montrer qu'elle fut honorable. A ce moment, Gentz était vieilli, la seule chose qu’on puisse lui Feprophes c’est d'avoir vécu trop longtemps.

Dans cette lutte continuelle contre le courant ou le parti qui paraissait être le plus fort, il n’y eut pas chez lui un grain de romantisme à la Chateau-