Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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décisive que dans une époque de fermentation générale, d'extension et de développement des connaissances !. »

Si donc Gentz met la Réforme au second rang parii les causes du perfectionnement de lhumanité, il ne cherche pas à en diminuer l’importance. Non seulement il constate qu’elle donna une grande impulsion à l’esprit humain, mais il va jusqu’à dire que cette impulsion fut décisive. Il montre par là qu'il préfère toujours le luthéranisme au catholicisme, et qu’à travers les revirements de sa pensée politique, il a gardé l'empreinte de son éducation protestante. En effet, malgré ses sympathies croissantes pour le catholicisme et lantipathie qu’il éprouva par moments pour la Réforme, Gentz est mort protestant. C’est un pasteur qui conduisit sa dépouille mortelle au cimetière de Währing; il fut enterré d'après le rite luthérien. Ainsi, comme Tieck et A.-W. Schlesel, en dépit des tendances catholiques qu’il a pu manifester, il resta jusqu’à sa mort fidèle à la foi de ses pères.

I! serait possible de faire une très longue liste des passages où se manifeste chez Gentz une tendance hostile au catholicisme. Contentons-nous de rap-

1. Ausgewählte Schriften. Ed. Weick, V, bp. 189. Ueber den Eïnfluss der Entdeckung von Amerika auf den Wohlstand und

die Kultur des menschlichen Geschlechts. (Neue Deutsche Monatsschrift, 1795.)