Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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dont nous aurons à reparler*. D'après sa lettre du 5 décembre 1790 à Garve, nous voyonsiqu'il se propose de reprendre à ce moment l’étude de Montesquieu. Il s’agit pour lui d'un auteur déjà connu qu’il veut travailler à fond°. Nous aurons à examiner plus tard l'influence de Montesquieu sur ses idées politiques *.

En ce qui concerne les philosophes populaires allemands, on est très embarrassé pour citer un nom en particulier. IL nous semble abusif de compter Garve parmi les rationalistes de l'Aufklärung *. c’est bien plutôt un empiriste, disciple des philosophes écossais. Mais si des rapprochements de détail avec les vrais Awfklärer sont impossibles, une influence générale est indéniable. Il s’agit moins de rapports littéraires que de conception de la vie et des choses, et c’est justement là ce qui nous intéresse le plus à propos des idées politiques de Gentz : il est entièrement pénétré de l’esprit de l’Awfkläsung. C'est la morale de l’Aufklärung qu’il prèche

dans ses lettres à Elisabeth Graun, morale plus

1, Voir le Chapitre IV du Livre II.

2. Voir Briefe an und von Friedrich von Gentz. Ed. Wittichen. Lettre 41, p. 182. « Ich habe den Montesquieu mit wahrem Eifer vorgenommen und will ihn recht kritisch durchgehen. »

3. Voir aussi le Chapitre IV du Livre II.

4. À propos de Garve, voir le Chapitre sur la conversion anti-révolutionnaire de Gentz.