Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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qu'a pu provoquer en lui la prise de la Bastille ou la nuit du 4 août. Kant a appris à Gentz à distinguer le domaine de la nécessité et celui de la liberté. Le premier, C’est celui de la nature, soumise au mécanisme, le second, c’est celui des hommes considérés comme personnes morales agissantes. Que le &roit appartient entièrement au domaine de la liberté, e’est ce que Gentz s’efforce de montrer ainsi. Il s’indigne de ce qu’on ait pu douter de l'existence de droits naturels, c’est-à-dire de droits préexistant à toute organisation sociale. Cette erreur repose selon lui sur une simple équivoque, à propos du mot «naturel». On a cru que naturel signifiait se trouvant dans la nature antérieurement à l’établissement de sociétés ou dans ce qu'on a appelé Pétat de nature, et on a voulu fonder le droit sur l’histoire, c’est-à-dire le chercher dans l’enchaînement des faits extérieurs, dans le domaine de la nécessité, ce qui pour Gentz est non-sens absolu, le droit supposant d’après lui la liberté. Le droit naturel, ce n’est pas le droit des temps préhistoriques où l’homme vivait au milieu de la nature, c’est le droit inhérent à la nature de l’homme, au caractère essentiel de l’être humain et par là-même supérieur à l’établissement de sociétés. Mais quel est ce caractère essentiel de Vêtre humain? Gentz répondra sans s’embarrasser des difficultés que la philosophie a soulevées à ce