Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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qui le concerne personnellement, il avoue sa propre « tendance vraiment révolutionnaire » (wirklich repotutionssüchtigen Geistesdrang). Aussi, est-il prévenu contre Burke, et le livre de l’orateur anglais, dont il saura dès le début apprécier les qualités, n’aura d’abord aucune influence sur lui‘.

En 1791, malgré les objections de Garve, malgré Mallet du Pan et Burke, Gentz restait le partisan enthousiaste de la Révolution française qu'il était depuis 1789. A la fin de la lettre en question à Garve — Ja dernière que nous possédions avant la grande lacune qui interrompt cette correspondance, — en faisant l'éloge funèbre de Mirabeau, il disait : « Même si la Révolution française échouaït, Mirabeau resterait un bienfaiteur de l'humanité.» Le tout est de savoir quelle valeur il faut attacher à cette proposition conditionnelle : — même si la RévoJution française échouait. — La chose est-elle regardée comme possible ou probable?? Même au cas très improbable où la Révolution française échouerait, Mirabeau resterait un bienfaiteur de l’humanité. Il semble qu’il faille voir là un argument a fortiori.

1. Nous aurons d’ailleurs à revenir sur ce point dans le cha-

pitre suivant. Voir Ed. Wittichen. I, lettre 48, 19 avril 1791, p. 208, 204.

2, Ed. Wittichen. I, lettre 43, 19 avril 1791.