Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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pas aux excès de la Révolution, on était persuadé qu’ils étaient exagérés et qu’ils ne dureraient pas, et, s’il y avait là une erreur, un fonctionnaire de vingt-quatre ans pouvait bien la partager avec les grands dignitaires de l'Etat. Le frère du grand Frédérie avait cru, après la réunion de l’Assemblée des

.Notables, que de cette crise française sortirait une

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constitution libérale parfaite‘. Trois ou quatre années après, malsré les premiers excès de la Révolution, on continuait d’une façon générale à avoir confiance en elle et à lui faire crédit. Si certains hommes politiques haut placés, parmi lesquels le comte de Hertzberg, ne se sont jamais fait les mêmes illusions, il ne faut pas oublier que la bourgeoisie était moins bien informée.

Au commencement de 1791, la foi révolutionnaire de Gentz ne fait que se fortifier. Quand il parle à Garve de l’article que celui-ci a écrit dans la Bertinische Monatsschrift sur le décret de l'Assemblée nationale concernant les biens du clergé, il trouve son ami plutôt trop timide que trop hardi?. Et en ce

1. Forschungen. XIX, 2, p. 12. Wittichen fait allusion à un voyage que le prince Henri de Prusse a fait à Paris à la fin de 1788. Ses impressions avaient été excellentes, et il partageait les espérances de l'opinion publique berlinoise en ce qui concernait la constitution française future. Wittichen renvoie à Krauel. Prinz Heinrich als Politiker, p. 45.

2. Ed. Wittichen. I, lettre 49, 19 février 1791, p. 188.