Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

8 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

C’était la revanche. Les vaincus avaient mis sept ans à la préparer. Ils eussent mis plus longtemps si la grande armée n’était restée sous les neiges de la Russie. Ils eussent mis vingt ans; ils en eussent mis cent : la patience des Allemands ne se lasse pas plus que leur haine,

L'histoire de la Prusse n’a rien de plus intéressant, de plus dramatique, que cette période de sept années où nous voyons de quel abime un peuple se relève par l'enthousiasme et le travail. Les Français peuvent y chercher un exemple, une consolation, une espérance.

Le drame de 1806 a été précédé par des événements qu’il importe d'exposer rapidement. La Prusse avait fait partie de la coalition soulevée par les rois en 1792 contre la Révolution française. Mais la défaite de Valmy lui donna à réfléchir. Effrayé des victoires de la France, las d’une guerre où il semblait se battre moins pour ses intérêts que pour ceux de l'Autriche et de l'Angleterre, forcé d’ailleurs d'appliquer son attention à pacifier les provinces polonaises qui venaient de lui échoir en partage, Frédéric-Guillaume II fit sa paix avec la République au traité de Bâle (avril