Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871
L'AMOUR DE LA PATRIE, 193
Ce petit livre avait justement pour but de montrer ce que pensent et ce que veulent nos voisins d’Allemagne. Il a dit quelques vérités peut-être désagréables, mais utiles. Il a fait l’éloge de nos ennemis pour nous les mieux faire connaître. Il a affiché autant de crainte que de confiance. Il a tenu la balance égale entre nos défauts et nos qualités. Pourquoi? D'abord parce qu’il y a autour de nous trop de flatteurs. Ensuite, parce qu’à dire vrai, l'avenir sera ce que nous le ferons, triste ou gai, à notre choix. Nous tenons aujourd’hui notre sort entre nos mains. Îl sera mauvais, si nous oublions les enseignements de l’histoire, si nous avons la tête pleine d’utopies pacifiques, si nous manquons d'esprit de suite et de volonté, si nous dissipons nos forces dans de stériles agitations politiques, si nous ne consentons pas à un sacrifice perpétuel de l'intérêt particulier à l'intérêt général; si le souci de la grandeur nationale nous laisse froids et indifférents. Il sera bon au contraire, si nous savons aimer notre pays et reconnaître nos véritables intérêts. On a suffisamment démontré ce que deviendrait la France, si elle était battue pour la seconde fois par l’Allemagne. Une nouvelle défaite apporterait l’appauvrissement aux riches, la misère aux pauvres, la servitude à tous. Le forçat qui travaille, le boulet au pied, sous l’œil et le bâton du garde-chiourme, serait moins malheureux que