Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

POLITIQUE EXTÉRIEURE. 15

| ratifs de la bataille d’Austerlitz. D’un commun accord les explications furent ajournées et d’'Haugwitz alla à Vienne pour y attendre le résultat de la lutte. A la nouvelle de la grande victoire des Français (2 décembre 1805) il accourut complimenter le vainqueur. «Voilà, dit l’empereur, un compliment dont la forfune a changé l'adresse. » En triomphant des Russes et des Autrichiens, Napoléon triomphait aussi de la Prusse, qui n'avait plus qu’à se faire pardonner ses dernières fautes et la duplicité de son roi. Après avoir reproché violemment au comte d'Haugwitz les torts et lingratitude de sa cour, il lui donna à choisir entre la guerre ou l'alliance. Le comte d'Haugwitz signa l’alliance, le 15 décembre. La Prusse cédait à la France ce qui lui restait sur le Rhin et acceptait en compensation le Hanovre. Le marché était avantageux; malheureusement le Hanovre appartenait à l’Angleterre et Frédéric-Guillaume dut s'engager à fermer jusqu’à la paix, aux vaisseaux anglais, les embouchures de l’Elbe et du Weser.

A ce prix, il devait attendre de Napoléon de la condescendance et des égards. Il eût été d’une bonne politique de les lui accorder. Mais déjà l’orgueil et l'ambition de Napoléon ne connaissaient plus de frein; il prit à tâche de n’épargner au roi de Prusse aucune humiliation. Bientôt en effet il exigeait le renvoi du