Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

26 LA PRUSSE APRÈS IÉNA

Français mérite cependant notre admiration. C’est avec sa rigidité hargneuse, son patriotisme bourru, sa foi religieuse et nationale devenue du fanatisme, qu’il donne à la Prusse l’élan nécessaire. Ce grand seigneur qui déteste la Révolution française et tout ce qui s’y rattache, se dégage cependant, à force de patriotisme, des préjugés de sa caste. Il consent à relever le peuple de l’abaissement où il gisait pour relever Allemagne. « Ranimons », écrit-il au roi, «ranimons le sentiment de l'existence commune, utilisons des forces qui sommeillent; que l'esprit de la nation et l'esprit de l’autorité fassent alliance. »

Et alors, sous son énergique impulsion, se succèdent rapidement les réformes salutaires qui associent et intéressent tout à la défense du pays. Les principales sont : la réforme des lois territoriales, la réforme des municipalités et la réforme militaire.

Jusque-là les nobles seuls pouvaient posséder des biens fonds. Une loi détruit ce privilège. Le vasselage de la glèbe, et en général toutes les juridictions héréditaires, débris odieux de la féodalité, cessent d’exister ; bourgeois et paysans, tous les citoyens sont autorisés à acquérir, à posséder et à faire valoir la terre. Les nobles, à leur tour, ne dérogeront plus en s’occupant d'industrie et de commerce. Une autre loi complète l'émancipation des paysans en assurant leur