Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

PRÉPARATIFS DE REVANCHE. 31

cette circonstance était décisive, la Russie était l’alliée de Napoléon. La victoire de l’empereur à Wagram, suivie bientôt de la paix de Vienne (octobre 1809), donna raison à Frédéric-Guillaume et justifia sa neutralité. Aussi bien l’occasion n’était pas perdue. On commençait à comprendre que les entreprises de NapoJéon étaient trop gigantesques pour réussir. À Paris comme à Vienne on ne croyait plus à la longue durée d’une telle fortune. «Napoléon ne gouverne pas», écrivait un jour à Stein son ami le général Pozzo di Borgo «il joue avec l’univers, mais cela n’est permis qu’à Dieu, car Dieu seul est éternel. » Stein comptait bien en effet que les épreuves de l'Europe et la servitude de l’Allemagne allaient avoir une fin. Il a laissé un recueil de pensées politiques et morales où se montre sa grande âme de patriote, où éclate sa foi inébraniable dans un avenir meilleur.

Le salut vint du Nord. La mauvaise foi de la Russie dans la guerre de 1809, le traité de Vienne qui accrut de dix millions d’âmes le duché de Varsovie, malgré les instances du czar Alexandre, et parut préparer le rétablissement du royaume de Pologne, l’annexion de la Hollande, de Hambourg, de Lubeck, du duché d’Oldenbourg, les mécontentements excités par le blocus continental, l’or de l'Angleterre, l’espèce de vertige