Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

56 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

quatorze ans. de despotisme avaient brisé son âme.

Pendant cette campagne meurtrière, les Prussiens semblaient avoir communiqué leur acharnement aux armées alliées. C’étaient eux qui, dans la journée du 18 octobre, avaient revendiqué, en présence des Russes, l’honneur de s’élancer les premiers contre le faubourg de Probstheyda; clef des positions françaises. C’étaient les Prussiens qui allaient entrainer la coalition sur Paris. L’étranger, en effet, hésitait encore à franchir le Rhin. Le souvenir de ses défaites le rendait prudent. Il redoutait encore quelque réveil soudain de la France, quelque coup de désespoir de Napoléon. L'Autriche, qui ne se souciait pas de courir de nouveaux risques, fit parvenir à Napoléon de nouvelles propositions de paix ; elle consentait à laisser à la France ses limites naturelles, tracées par les Pyrénées, les Alpes et le Rhin; il ne resterait qu’à déterminer la ligne de division du côté de la Hollande et du Piémont. Ces bases étaient fort acceptables. La France avait ainsi tout ce qu’elle pouvait désirer, tout ce que lui avaient donné les premières guerres de la Révolution. Toute possession en dehors de ces Boites n’était qu'une surcharge et‘un embarras.

Cependant l’incorrigible orgueil de Napoléon rejeta ces propositions et acheva la ruine de la France. Quand on lit le récit de ces négociations, où le caprice