Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 55

temps Macdonald, placé à l'issue des routes de Silésie, sur l’Oder supérieur, était battu à la Katzbach par Blücher. Le plan des alliés se développait méthodiquement; ils battaient les uns après les autres les lieutenants de Napoléon avant de s’attaquer à l’empereur en personne. D’autre part, les défections succédaient aux défections; le royaume de Westphalie s’écroulait d’un seul coup et la Bavière, comblée des bienfaits de Napoléon, entrait à son tour dans la coalition.

Le cercle se resserra peu à peu autour des troupes françaises; les armées alliées se concentrèrent graduellement sur Leipzig. Ge fut le 16 octobre 1813 que s’engagea cette lutte de Géants qu’on appelle la bataille de Leipzig, la bataille des Nations. Pendant trois jours, sous les efforts acharnés de forces triples, notre jeune armée de 1813, exaltée par l'excès du péril, égala ce qu’avaient été dans leurs plus grandes journées les vétérans de la République et de Empire. Il y eut 100 000 hommes par terre morts ou hors de combat. Mais enfin le nombre l’emporta; il fallut battre en retraite et, le 4 novembre, les restes de la Grande-Armée rentraient à Mayence. De tant de conquêtes il ne restait plus rien. La France épuisée allait être envahie et la grande génération de 1792 n’était plus là pour la défendre. Quatorze ans de guerres lointaines. avaient épuisé le sang de notre peuple;