Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

60 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

et de Schwarzenberg. La situation était terrible; si les alliés poussaient en masse sur Paris, rien ne pouvait les arrêter. Par bonheur ils commirent la faute de se diviser ; il fut convenu entre eux que Blücher descendrait la Marne et Schwarzenberg la Seine. Napoléon mit à profit les circonstances avec une rapidité extraordinaire, et chargea Victor et Oudinot de défendre la Seine contre les Autrichiens et courut après Blücher qui menaçait la retraite du petit corps de Macdonald. Il l’atteignit dans le pays coupé, boisé, sillonné de petites rivières, qui s’étend de Sézanne à ‘Château-Thierry. Il tomba avec trente mille hommes au milieu de soixante mille ennemis séparés des uns des autres et ne leur laissa pas le temps de se réunir. Le 10 février, il détruisit un corps russe à ChampAubert; le 41 il battit à Montmirail Le corps russe de Sacken ; le 12 il défit à Château-Thierry le corps prussien d’York; puis il revint sur Blücher qu’il rencontre à Vauchamps et le rejette au delà des Vertus. L'armée de Blücher était désorganisée et à moitié détruite. Ces quatre journées lui avaient coûté plus de trente mille hommes. On revenait aux beaux jours de la guerre d'Italie; c’est qu’il y avait toujours deux hommes dans ce personnage étrange de Napoléon : l’empereur qui perdait la France et le général Bonaparte dont le génie militaire n’avait point baissé. Mal-