Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 61

heureusement l’inégalité des forces était telle que ces succès ne décidèrent rien. Paris dégagé vers la Marne était menacé vers la Seine, et les avant-gardes de Schwarzenberg étaient à Provins et à Fontainebleau. Napoléon le battit à Montereau (18 février), mais Blücher, qui avait reformé son armée à Châlons, s'était rabattu avec rapidité de la Marne sur la Seine et venait rejoindre Schwarzenberg. Il comptait que son arrivée allait être le signal d’une bataille décisive; elle fut cependant retardée, car Schwarzenberg était allé conférer avec les souverains qui se {rouvaient alors à Chaumont. Blücher et son état-major, qui attendaientimpatiemment entre Méry-sur-Seine el Arcissur-Aube la grande bataille projetée, furent hors d'eux-mêmes quandils apprirent qu’elle était ajournée. Ils firentconnaître leur mécontement au ezar Alexandre et le gagnèrent par d’adroites flatteries : l’armée de Blücher fut doublée par l’adjonction des deux corps principaux de Bernadotte et le général prussien fut chargé d’opérer en arrière de Napoléon et de lui couper les communications avec Paris pendant que Schwarzenberg lui ferait face. Les coalisés consolidèrent leur alliance par un traité signé à Chaumont. L’Angleterre, la Russie, l’Autriche et la Prusse s’engageaient à entretenir chacune cent cinquante mille soldats jusqu’à la fin de la guerre; l'Angleterre, de