Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 63

plus, devait fournir un subside annuel de 150 millions. Blücher se tourna donc de la Seine vers la Marne au devant des puissants renforls qu’on lui envoyait. Napoléon tenta de renouveler l’opération qui lui avait si bien réussi une première fois. Il laissa sur l'Aisne pour contenir Schwarzenberg les maréchaux Oudinot et Macdonald et le général Gérard ; puis il courut prendre en flanc Blücher pour le pousser ensuite de la Marne vers l'Aisne : la perte de Blücher semblait inévitable; les alliés n’étant maîtres d’aucun pont sur l'Aisne, Blücher, qui suivait la route de Soissons, devait être broyé par Napoléon contre les murs de cette place.

Tandis que Napoléon poussait Blücher devant lui, les renforts, commandés par Bulow et Winzingerode, arrivaient sur Soissons par les deux rives de l’Aïsne et sommaient cette place de se rendre. La garnison ne comptait qu’un millier d'hommes; il fallait donc tenir à tout prix un jour ou deux, dût-on se faire emporter d’assaut, dût-on perdre jusqu’au dernier homme. La résistance était pour le gouverneur de la ville un devoir sacré. Mais il perdit la tête devant les menaces de l’ennemi et capitula. Le 3 mars au soir, Bulow et Winzingerode se rejoignirent dans Soissons et le 4 Blücher fit sa jonction. Il était maître du passage de