Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

64 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

l’Aisne et ses forces étaient doublées. Il avait maintenant plus de 100 000 hommes contre 50 000. Ce fut pour Napoléon un coup effroyable. Il se raidit contre le sort. Il réussit à déloger Blücher des hauteurs de Craonne, mais tous ses efforts échouèrent devant la montagne de Laon. Il dut se résigner à rebrousser chemin.

La situation était redevenue bien sombre ; à l’intérieur le parti des émigrés se remuait activement et appelait les alliés; au sud le maréchal Soult était contraint d'abandonner ses positions de l’Adour et les Anglais entraient à Bordeaux (12 mars). Napoléon prit alors le parti désespéré d’aller rallier les garnisons de l'Est et soulever la Lorraine sur les derrières de l'ennemi; il commença ce mouvement après le beau combat d’Arcis-sur-Aube, espérant que Schwarzenberg hésiterait à marcher sur Paris. Mais dans une guerre comme celle que faisaient à ce moment les alliés, la politique avait encore plus d'importance que l’art militaire et les gens qui connaissaient le mieux l’état de la France assuraient qu’une marche rapide sur Paris était un moyen assuré de terminer la guerre sur le champ en renversant le trône de Napoléon. La marche sur Paris fut donc décidée. Marmont et Mortier, avec ce qui leur restait de troupes, parvinrent à regagner Paris; la grande armée alliée arriva devant les