Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 6»

faubourgs quelques heures après les deux maréchaux. Paris flottait entre l’agitation et la stupeur; il voyait sans regret s’en aller l’Empire, mais il contemplait avec douleur et humiliation l'invasion devant laquelle il s’écroulait. Ces armées étrangères, qu’on n’avait pas aperçues depuis les guerres des Anglais et que les volontaires de la Révolution avaient refoulées au delà du Khin, PEmpire les amenait au cœur de la France.

Talleyrand, l’ancien ministre de Napoléon, devenu

l’émissaire des Bourbons, avait fait assurer les souve-

- rains étrangers qu’à leur approche Paris se soulèverait pour les recevoir. (était bien mal comprendre les sentiments populaires. Le peuple haïssait Napoléon, mais il était prêt à combattre pour le salut de la France. Malheureusement Paris n’avait pas de fortifications ; l'empereur, comptant sur sa bonne fortune, avait même refusé de lui donner des fusils.

Si cependant il y eût eu à la tête de Paris un homme énergique, on eût pu résister quelques jours jusqu’à ce que Napoléon averti revint se jeter sur le flanc de l’ennemi. Mais Clarcke, le ministre de la guerre, ne sut rien faire; il n'arma pas un homme du peuple; il envoya Mortier non sur Montmartre, mais dans la plaine Saint-Denis. On avait en tout 23 000 soldats soutenus par 6 ou 7000 gardes nationaux. C'était avec

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