Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

68 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

dans tous les cas, mais elles pouvaient être modifiées suivant que les nouveaux ministres de Louis XVHI sauraient ou non défendre les intérêts de la France. L’ennemi ne tenait que Paris et nos villes ouvertes; nos garnisons occupaient encores toutes les places fortes de la France et une foule de places étrangères, telles qu'Anvers, Flessingue, Mons, Namur, Luxembourg, Metz, Mayence, Magdebourg, Hambourg, ete.Il y avait là un puissant moyen de négociation pour obtenir de meilleures conditions de paix. Malheureusement Talleyrand ne songea qu'à s’acquérir de la popularité en obtenant le plus rapidement possible l'évacuation du territoire par les troupes alliées. La convention du 23 avril livra donc aux alliés, sans aucune compensation, cinquante-trois places fortes, douze mille bouches à feu, des arsenaux et des magasins remplis d'un matériel immense. Talleyrand se contenta d’une vague promesse que firent les ministres étrangers d'améliorer notre ancienne frontière d'environ un million d’âmes. Gette promesse ne fut pas tenue ; les Prussiens se récrièrent contre les prétentions de la France et Louis XVIIT accepta le traité de Paris qui nous accordait par grâce quelques lambeaux de territoire du côté du Rhin et de la Savoie. Voilà quel était le fruit de vingt années de guerre. Nous perdions toutes les conquêtes légitimes qu’a-