Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

12 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

après neuf heures de Ja lutte la plus acharnée qu’on eût encore vue.

L’honneur était sauf; mais la France allait payer chèrement le retour de l’île d’Elbe. Lafayette avait raison de s’écrier devant la Chambre des représentants: «Ce n’est pas d’avoir abandonné l’empereur Napoléon que l’histoire accusera la France ; c’est de lavoir trop suivi. Elle l’a suivi dans les sables de l'Égypte et dans les déserts de la Russie, sur cinquante champs de bataille, dans ses revers comme dans ses succès. C’est pour l’avoir trop suivi que trois millions de Français sont morts. »

Les Prussiens avaient joué avec les Anglais le principal rôle dans la campagne de 1815. Cest Blücher, qui, après Waterloo, arriva le premier aux environs de Paris, C’est Blücher qui occupa la ville pendant que les Anglais campaient au bois de Boulogne. Il prit à tâche de rendre la présence de l’ennemi la plus onéreuse et la plus humiliante possible pour la population. Le soir même de sa rentrée à Paris, Louis XVIII fut prévenu que les Prussiens se préparaient à faire sauter le pont d’Iéna dont le nom leur rappelait le grand désastre de 1806. Le pont eût sauté sans l’intervention des empereurs de Russie et d'Autriche. Dans la province, les maux de l'invasion furent épouyantables. Les violences et les brigandages des Prus-