Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 73

siens furent égalés par ceux qui n'avaient rien à venger, par ces Allemands du Sud, Souabes, Badoïs, Wurtembergeois, Bavarois, qui pillaient maintenant la France au nom de la coalition, comme ils avaient naguère pillé, au nom de la France, la Prusse, la Russie, l'Autriche. L'Allemagne tout entière déborda de l’autre côté du Rhin pour venir vivre aux dépens de la France, et de longs convois de butin repassèérent le fleuve pour consoler les tendres Dorothées allemandes de l’absence de leurs Hermanns aux yeux bleus.

Louis XVIII avait espéré qu'après le renversement de l’usurpateur, l'Europe maintiendrait au moins le traité de 1814 déjà si dur pour la France. Il s’abusait étrangement. Les étrangers se moquèrent de leurs déclarations et de leurs promesses : ils ne rêvaient qu’un nouveau démembrement de la France. Les plus acharnés étaient encore les Prussiens et avec eux ces petits princes de l'Allemagne du Sud qui avaient été les serviteurs obséquieux de Napoléon, tant qu'avait duré sa foriune. Ils demandaient l’Alsace, la Lorraine, la Flandre, la Champagne, la Franche-Comté; il les eussent obtenues si l’empereur Alexandre n’eut contenu leur rapacité. La Prusse dépitée n’obtint que Sarrelouis et la ligne de la Sarre. La Bavière eut Landau. Ces deux dernières villes étaient des forteresses