Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

CHAPITRE V

LA HAINE PRUSSIENNE

de 1815 à 1870

On pouvait croire, après 1815, que la guerre était finie, que nos humiliations devaient satisfaire les plus ardentes raneunes. Nos pères l’onteru. Mais leurs fils ont eu la guerre de 1870, la journée de Wissembourg, Forbach et Reichshoffen, le blocus de Metz, le coup de foudre de Sedan, la capitulation de Paris, la catastrophe de l’armée de l'Est, la retraite de SaintQuentin, le désastre du Mans: et alors ils ont compris que la revanche de 1815 n’avait pas suffi à la Prusse et qu'elle en avait préparé une autre plus complète.

Le Prussien, en elfet, n’appartient pas à celte race latine, rieuse et légère, prompte à l'oubli du mal qu’on lui à fait, comme du mal qu’elle a fait. C’est l’homme des rancunes tenaces, des vengeances tardives; âpre au gain, dur, froidement envieux. Il ramine le passé; il remâche ses haines et ses affronts ; il attend son heure sourdement, sans impatience, sans bruit, comme le chat qui guette sa proie.