Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

su LA PRUSSE APRÈS IÉNA:

Pendant ce temps, la haine de la France devenait | le mot d'ordre des Allemands. Lé mouvement libéral que les proclamations de 1813 avaient déchainé était contenu etréprimé par les souverains qui se souciaient fort peu, après la victoire, de tenir leurs promesses et de récompenser les peuples de leur dévouement. Mais les souverains n’en avaient que plus d'intérêt à entretenir les passions hostiles à la France. C'était une excellente diversion et le meilleur moyen d’occuper les es prits

On s’ingénia donc à faire croire aux Allemands que le Français, l’homme de race latiné, était l'ennemi héréditaire. L'histoire fut travestie sans scrupule à l'appui de cette thèse. Les archéologues et les archivistes se mirent à compter combien de fois depuis le déluge les armées françaises avaient passé le Rhin. Ils dressèrent une liste autlientique d’une centaine d’invasions ; ils rappelèrent en termes émus le supplice du jeune Conradin au xre siècle et l'incendie du Palatinat au xvn° siècle, Ils nous reprochèrent d’avoir, au xyin' siècle, soutenu Marie-Thérèse contre Frédéric IT ,\comme si vingt ans plus tôt, Frédéric IT ne nous avait pas appelés lui-même contre MarieThérèse. Ils invoquèrent (cette fois plus justement) les guerres de l’Empire pour nous représenter comme les perturbateurs incorrigibles de la paix de l'Europe,

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