Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

52 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

toujours avides de gloire, toujours prêts à intervenir” dans les affaires d'autrui; mais ils se gardèrent bien d'ajouter que, tout compte réglé, la France étaitla seule puissance qui se retrouvât, en 1815, plus petite qu'en 1792 et que tout le monde avait pêché dans l’eau trouble, excepté les Français.

Bientôt leurs succès enhardirent les Prussiens. La fin du règne de Frédéric-Guillaume III (1797-1840), et le règne de Frédéric-Guillaume IV (1840-1861), marquèrent seulement un temps d'arrêt dans leur développement; pendant quelques années, l'Autriche faillit reprendre la direction des affaires allemandes au détriment de la Prusse. Alors avec Guillaume I‘ et son ministre, M. de Bismarck, commença cette longue série de prospérités dont la fin n’est pas encore venue. D'abord le Danemark, écrasé par les forces réunies de l'Autriche et de la Prusse, fut contraint, en 1865, de céder à l’Allemagne les duchés de Schleswig et de Holstein. Puis M. de Bismarck se proposa d’exclure PAutriche du concert germanique; il y réussit, grâce à la finesse de sa diplomatie, grâce au concours d’un habile ministre de la guerre et d’un grand stratégiste, grâce à l’alliance de l'Italie, grâce à la politique ridicule de Napoléon [IL grâce à la faveur de la Russie et au fusil à aiguille. La victoire de Sadowa (1866) fit l'unité de l’Allemagne sous la main de