Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

LA INAINE PRUSSIENNE. 83

la Prusse qui, en outre, s’annexa directement le Holstein, le Lauenbourg et le Sleswig, le Hanovre, la Hesse électorale, le duché de Nassau et la république de Francfort. La maison de Hohenzollern ne mentait pas à ses traditions : elle avait pris la Silésie à l'Autriche; elle avait démembré la Pologne, elle avait spolié les princes ecclésiastiques; elle avait dépouillé le Danemark; elle s'était annexé la moitié de l’Allemagne; elle avait pris de tous les côtés et de toutes les mains, elle n'avait épargné ni amis, ni ennemis. Il ne lui restait plus qu’à dépouiller la France.

C'est alors que fut inventée cette fameuse théorie des races que les Prussiens ont sihabilement exploitée. Selon les docteurs d’outre-Rhin, l’Allemagne devait reprendre tout ce qui de près ou de loin se rattache à la race allemande, Quiconque avait une goutte de sang allemand dans les veines devait rentrer bon gré mal gré dans le sein de la grande nation. Or l'Alsace et la Lorraine n’étaient-elles pas des rameaux jadis détachés du tronc germanique ? Qu'importait qu’elles fussent françaises d'esprit et de cœur ? Toutes les affections, tous les intérêts ne devaient-ils pas s’incliner devant une théorie scientifique, soutenue par 500 000 fusils ? Les Français auraient pu objecter aux Allemands que leur roi Frédéric avait démembré la Pologne, un pays entièrement peuplé de Slaves,et que, par conséquent,