Un témoin de la Révolution française : Journal de Benjamin Cuendet de Sainte-Croix (Suisse), officier de la garde nationale à Lyon, 1769-1815 : ouvrage orné de deux portraits et de planches en fac-simile

1787. Juillet 10. Cuendet (son fils) a commencé à travailler chez Mr. Gilliéron à Genève, pour apprendre la cadrature. Cuendet est entré chez Mr. Piguet, le 9 janvier 1788.

1788. Le 29 août, à 9 heures du matin, Dieu a retiré ma chère Mère à lui. L'année 1787 et 1788, Lyon est à la misère par la cherté des soies.

1788. juillet 2. Le Prince indien mulâtre qui est mahométan est arrivé à Lyon et reparti pour Paris le 7!.

1788-89. Depuis le 24 décembre jusqu’au milieu de janvier 1789, le Rhône et la Saône ont été gelés comme on ne les avait Jamais vus. Les glaces du Rhône ont parti le 14 janvier à 2 heures aprèsmidi, et ont entraîné plusieurs moulins, une frise, quantité de bateaux. Ceux de Saône ont parti le 17 à midi, ont emporté le Pont de Serin, fracturé celui de S! Vincent et celui d'Ainay, et quantité de bateaux et des plattes.

1789. Mai 21. Je suis parti pour la Suisse avec Messieurs Campiche, Assada et Sauvadet.

Le 3 juin, nous avons partagé nos terres avec mes sœurs et neveux ; dont j'ai le champ du Platon et le pré de derrière la moulle dit louberche, etc., etc.

senté le sieur Benjamin, fils de feu David Cuendet et de Jeanne-Marie Gonthier, requerant qu'il lui soit accordé un certificat légal et authentique de son droit de Bourgeoisie en ce lieu. En considération de sa juste demande, Nous attestons et certifions que le susnommé Benjamin Cuendet est non seulement notre Bourgeois et Communier, mais que de plus Nous le reconnoitrons et recevrons Lant lui que sa femme elses descendans quelconques, en tout tems, pour nos vrais Bourgeois et ressortissants el Communiers, et en conformité les traiterons suivant les ordonnances souveraines comme nos aulres Boutgeois et Communiers, en les rendant participans de tous les bénéfices et avantages attachés à cette Bourgceoisie, à moins que, suivant ces dittes ordonnances souveraines, ils ne se soyent privés de ce droit de Bourgeoïisie et Communauté. En vertu du present Acle signé par moi, Secrétaire du Lieu et scellé du Sceau accoutumé de la Commune.

Donné à S'° Croix le 28 may 1787.

Quant à la conduite dudit sieur Cuendel pendant le tems qu'il a demeuré parmi nous ses mœurs ont toujours été Lrès bons à mériter l’aprobation des honnetes gens.

(Sceau). V. S. Jaques, secrétaire. (Archives de l’auteur)

1 J1 s'agit de trois ambassadeurs envoyés à Louis XVI par le Nabab TypooSaïb et qui furent reçus à Lyon en très grande pompe (Lyon de 1778 à 1785, p. 139 et suiv.).