Un témoin de la Révolution française : Journal de Benjamin Cuendet de Sainte-Croix (Suisse), officier de la garde nationale à Lyon, 1769-1815 : ouvrage orné de deux portraits et de planches en fac-simile

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— Le 14 juillet, jour de la Fédération, l'on avait pris les tableaux qui étaient à la Maison Commune, qui représentaient les ei devant Echevins, soit les tyrans du peuple, et on les a menés sur des charrettes au milieu de la Fédération, aux Brotteaux et on en fait un feu de joie.

— Le 2 octobre, l'on a brülé tous les drapeaux de la garde nationale de l’ancien Régime, parce qu'ils portaient des fleurs de Lys et autres marques tyranniques, sur la place des Terreaux, en présence d'un bataillon de brâves Volontaires de Marseille, qui ont dansé autour du feu, au son des tambours.

1793. Janvier 16. Le ci-devant Roi des Français a été jugé à mort par la Convention Nationale, non pour ses bienfaits, mais pour ses crimes. Ila été guillotiné le lundi 21, à onze heures du matin, dans la Place Louis XV, sans bruit ni carnage; il y avait cent cinquante mille hommes sous les armes.

— Dans la nuit du 18 au 19 février, une horde de brigands sont entrés au Cloub (sic) central, où ils ont cassé et brûlé tout ce quiy était.

— g mal. Les Sociétés populaires de Lyon ont été en Bellecour diner toutes ensemble pour faire plaisir aux Aristocrates.

— Le 29 mai, à 5 heures précises du soir, les canons et mousqueterie ont commencé à ronfler et ont duré jusqu à 7 heures précises, chose qui remuait tous les sens de l'honnête homme! L'on compte 400 morts et à peu près autant de blessés dont il y en a peu qui en reviennent !.

— Juin le 27. Le Municipal nommé Sautemouche sortait des prisons de Roanne, reconnu innocent, et une troupe de malveillants l’ont tué à coups de sabre et jeté en Saône ?.

— Le 16 juillet, Chalier a été guillotiné à 6 heures du soir?.

! Il s'agit de la journée dans laquelle les sections de Lyon (girondines) semparèrent de l'Hôtel de Ville et renversèrent la municipalité jacobine (maire Bertrand), dont Chalier était l'inspirateur, Ce fut le début de l’insurrection de Lyon contre la Convention. Le foyer principal de la lutte parail avoir été la rue Saint-Côme où habitait Cuendet.

? Journal de Lyon, 30 juin 1795.

* Sautemouche, officier municipal, et Ryard-Beauvernois, chef de légion, tous deux amis de Chalier, qui avait été à la tête du parli révolutionnaire à Lyon, furent comme lui victimes de la réaction girondine. Cuendet élait certainement un de leurs partisans.