Une mission en Vendée, 1793
332 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.
belle-sœur, où il resta cinq jours et retourna à Cholet, et qu’il a inutilement sollicité des passeports pour rentrer sur le territoire de la République.
Interrogé en quoi consistait la somme d’environ cent mille livres qu’il déclare avoir emportée de Saumur, répond que cette somme consistait en environ soixante-quinze mille livres en billets sur des particuliers de Saumur, le surplus en assignats, bijoux et diamants et dentelles.
Interrogé s’il est porteur de tous les effets ci-dessus annoncés, répond que le tout lui a été ôté hier au soir dans la maison d'arrêt de Dol par le brigadier de la gendarmerie.
Ouverture faite d’un portefeuille de soie cramoisie que l’'interrogé a déclaré ne pas être le sien, s’y est trouvé en différents billets souscrits à son profit, et un contrat de huit mille livres au profit de son beau-père, la somme de soixantequinze mille six cent quarante trois livres dix sols. S’est pareillement trouvé dans le même portefeuille, un assignat de livres no 613, signé Daunissan et sur l’une des bordures écrit : « armée catholique », et cent billets de qninze sols de la commune d'Angers avec trois cœurs enflammés, peints sur toile, et différents autres papiers, tout quoi ledit interrogé a dit ne pas lui appartenir et ne savoir à qui ils sont. Lesquels objets ont été renfermés dans le même portefeuille, ainsi que des titres, l’extrait de baptême de sa belle-sœur, et un contrat de trois cents livres de rente viagère consenti à son profit, le tout scellé du cachet de la commission.
À comparu Magdeleine Victoire Vanmine, épouse de Philippe Thoreau, originaire de Saumur.
Interrogée si son mari a été employé dans l’armée des rebelles, répond que non, que quelques jours après qu'ils se furent rendus maitres de cette ville, y ayant établi un conseil provisoire, le mari de l’interrogée auquel on avait voulu y placer, quitta Saumur dans la crainte d'y être forcé. Il se rendit chez sa belle-sœur à La Giraudière, maison de campagne distante de Saumur d'environ neuf lieues, où ils restèrent cinq jours et de là se rendirent à Vesins y solliciter un passeport pour retourner à Saumur, ce qu'ils ne purent obtenir et ce qui les détermina, après dix-sept jours de résidence, à se rendre à Cholet, alors occupé par l’armée des brigands pour solliciter encore un passeport afin de se rendre