Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDEE, 1793. 333
à Saumur, ce qu’ils ne purent obtenir pendant deux mois ef demi qu'ils y ont demeuré.
Interrogée si lors du départ de l’armée dite catholique de la ville de Cholet , son mari et sa famille ont suivi cetle armée, répond que oui, dans la crainte d’être fusillés par l’armée patriote et n’ayant d’ailleurs aucune ressource pour y subsister, le pays ayant élé dévaslé par les incendies.
Interrogée pourquoi elle et sa famille ont constamment suivi l’armée, répond qu’elle et sa famille ne l’ont suivie que parce qu'ils ne trouvaient aucune municipalité sur les routes à pouvoir faire relever leur déclaration d'abandonner cette armée et de fixer leur résidence dans un lieu sous la domination de la république.
Interrogée si elle a connaissance des projets de l’armée des rebelles et sur quel point ilscomptoient diriger leur marche, répond qu’elle n’en à aucune connaissance.
Représenté à l’interrogée un bon de cinq livres signé Douissan, portant intérêt à quatre et demi pour cent sur l’une des bordures duquel est écrit : « Armée catholique et royale » une tablette en toile sur laquelle sont peints trois cœurs enflammés. Interpellée de déclarer si ces objets lui appartiennent, répond que non. Représente pareïllement un portefeuille en soie cramoisie dans lequel se sont trouvés les objets ci-dessus désignés; interpellée de déclarer s'il lui appartient ou à son mari, répond que non, mais qu’elle croit qu'il est à sa sœur.
Interrogée si elle sait en quoi consiste les forces de l’armée des rebelles, répond avoir entendu dire à son mari qu'il y avait de 36 à 40 mille hommes, dont environ six mille armés de piques et les autres de fusiis; qu'il y a des troupes qu’elle présume allemandes et dont elle ne connaït pas la langue; et qu’elle ne connaît pas la cavalerie.
Interrogée si elle sait les noms des chefs de cette armée, répond qu’elle à entendu nommer le ci-devant prince de Talmont, Donissau, Marigni, Larochejaquelin, Slouflet et avoir entendu dire que ce dernier avait été garde-chasse à la terre de Maulevrier, Dautichamp.
A comparu Jeanne Scolaslique. Vaumin, originaire de Saumur, ci-devant religieuse de Fontevrault.
À déclaré que lors de sa sortie de la communauté, elle se rendit à Montreuil, où elle résida quelque temps avec d’au-
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