Une mission en Vendée, 1793
336 UNE MISSION EN VENDÉE, 17193.
- Interrogé s’il n’a pas été sollicité de rester en l’armée des rebelles, et à quelles conditions,
Répond qu’il a été sollicité de rester avec les rebelles, sous promesse de récompense après la guerre.
Interrogé s’il n’a point porté les armes pendant le temps qu'il était avec eux,
Répond qu’ils l’ont forcé de porter une pique à la tête de la colonne. :
Interrogé si les rebelles manquent de fusils puisqu'on porte des piques à leur armée,
. Répond que tous les prisonniers qu’ils font, ils les armes de piques et de fourches, faute de fusils, et que le nombre de ces arme monte environ à trois mille dans cette armée.
Interrogé de quel nombre est composé cette armée,
Répond qu’il croit que le nombre d'hommes dans le cas de porter les armes et de faire le coup de feu, se monte à cinquante mille hommes ou environ, dont la majeure partie est armée de fusils de chasse, dont trois mille de cavalerie, suivant les rapports qui lui ont été faits.
Interrogé à combien monte en cette armée le nombre des femmes, enfants et prêtres,
Répond que le nombre des femmes et enfants peut se monter à huit cents et les prêtres aux environs de trois cents, du nombre desquels est Guyot, ancien curé de Dol, actuellement évêque à la suite de l’armée.
Interrogé si cette armée est composée de différentes colonnes et par qui elles sont commandées,
Répond que l’armée marche en masse dont son chef Marigny et Stoufflet, et en second le ci-devant prince de Talmond, le ci-devant marquis de la Roche-Jacquelin et La Trimouille.
Interrogé si on fournit des vivres et habillements aux soldats de cette armée,
Répond qu’on ne leur fournit ni vivres ni habillements, mais qu'ils pillent, même les généraux à leur exemple.
Interrogé si ces rebelles n’ont point la liste des patriotes des différentes villes qu’ils parcourent,
Répond qu'il l’ignore, se ressouvenir seulement qu’ils ont pris la liste des habitants de Fougères indislinctement.
Interrogé si cette armée a beaucoup de blessés à sa suite,
Répond qu’il croit qu’il y en a environ lrois mille.
Interrogé s’ils fusillent des volontaires de la République,