Une mission en Vendée, 1793
Le
CSL 22
UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 335
du nombre d'hommes qui composent cette armée tant infanterie que cavalerie.
A comparu René Adam, originaire de Saint-Ouen des Toits dans le Maine, âgé de 24 ans, boulanger de l’armée des brigands, dans laquelle il a entré à Laval à la sollicitation de M. Chambrai de Laval, se disant général; qu'il avait quitté cette armée à Fougères pour se rendre dans la paroisse de la Boussac chez ses parents où il a été arrêté par un gendarme; que, quand cette armée quitta Fougère, on y disait qu’elle allait venir vers Saint-Malo; qu'il l’a croit composée d'environ trente mille hommes en état de porter les armes, que le surplus sont des femmes, des enfants, des infirmes et des vieillards; qu’on lui a dit qu’on donnait dans cette armée trois livres par jour; qu’ils ont environ trente canons de bronze dont deux de douze.
INTERROGATOIRE
Du 25° brumaire l’an second de l’ère française, à la commission exécutive établie à Saint-Malo. S’est présenté le citoyen Marc Languy, âgé de 18 ans, originaire de Saint-Servan, tisserand de profession, et demeurant chez son père audit Saint-Servan.
Interrogé s’il n’a point servi la République en qualité de volontaire,
Répond qu'il a servi dans le 4° bataillon de Seine-et-Marne pendant 5 mois, qu'au bout de ce temps, en se repliant avec un détachement de son bataillon sur Saint-Georges, il a été pris par les rebelles de la Vendée.
Interrogé s’il y a longtemps qu'il était prisonnier des rebelles et depuis quelle époque il s'est échappé de leurs mains,
: Répond qu’il a été prisonnier pendant un mois, qu’ils l’ont tondu, qu’ils ont brûlé son habit uniforme, qu'ils l'ont pillé et qu’il s’est évadé à Dol lundi dernier.
Interrogé pourquoi il n’a pas fui cette armée plus tôt que lundi dernier,
Répond qu’il n’en a pas trouvé les moyens.
Interrogé s’il sait où est actuellement son bataillon,
Répond qu'il l’ignore et que, s’il savait où il est, ille rejoindrait de suile.