Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale
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UNE OFFRANDE GENEVOISE
A L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Si l’on excepte J. Jullien (1) et M. Edmond Barde (2), aucun auteur (3) — nous le croyons du moins — n'a donné d'éclaircissements sur l’offrande de 900.000 livres faile par un certain nombre de Genevois à l’Assemblée nationale et que celle-ci refusa à l'unanimité. Ce silence est d'autant plus curieux que l'affaire fit beaucoup de bruit à l’époque, que quelques-uns des hommes les plus en vue en France y intervinrent et que ce refus constitua une victoire importante de l'esprit révolutionnaire sur celui de l’ancien régime.
Avant d'entrer en matière, il nous semble important d’esquisser en quelques lignes l'histoire politique de Genève au xviu® siècle (4) : son caractère principal est la lutte entre « l'aristocratie » (5) et les autres classes de la population
(1) Hisloire de Genève racontée aux jeunes Genevois. Nouvelle édition. Genève, 1889, p. 504.
(2) Edmond Barde, Un don genevois à l’Assemblée nalionale en 1789 (Revue historique vaudoise, t. XII, juillet 1904).
(3) Il est inutile de signaler les auteurs d'histoires de Genève, les biographes de Mirabeau, etc., qui n’ont pas parlé de l'affaire. Mentionnons cependant que I. Denkinger-Rod, le plus récent historiographe genevois (Histoire populaire du Canlon de Genève, 1905) semble ignorer même les sept lignes que Jullien a consacrées à ce sujet.
(4) La source la plus commode, sinon la meilleure, est — avec le livre de J. Jullien — le volume de E.-Il. Gaullicur : Genève, république proleslante el canton suisse (Genève, 1856), qui forme le troisième et dernier volume de l'Histoire de Genève commencée par Pictet de Sergy.
(5) « Quoïqu'on emploie ici l'expression d'Arislocralie, il ne s'ensuit pas que ceux qu'on désigne par ce nom soient à Genève ce qu'on appelle vulgai-
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