Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale
2 OTTO KARMIN genevoise (1). — C'est en 1707 que l'aristocralie régnante avait dû faire les premières concessions sérieuses à l'esprit démocratique; elle les supprima en 1712. — Les luttes
internes de 1734 à 1738 se terminèrent par un acte de médiation, négocié par la France, Berne et Zurich. Ces trois puissances se porlèrent garantes des nouveaux règlements qui conféraient au Conseil général (l'assemblée de tous les électeurs) le pouvoir législatif, les élections, le droit de guerre et de paix, le droit des impôts et des subsides. — En 1766 un nouveau mouvement populaire amena une nouvelle médialion des trois puissances; le Conseil général la refusa ; la France usa de représailles; l'édit de pacification de 1768 fit de nouvelles concessions démocratiques, garanties par les puissances médiatrices. En 1781 le parti des « représentants » (démocratique) s'empara du pouvoir ; le parti des « négalifs » (aristocralique) fit appel aux puissances garantes ; Zurich s'abstint, mais la Sardaigne prit sa place ; des troupes francaises, bernoises et sardes marchèrent sur Genève et mirent le siège devant la ville (juin 1782). La cité assiégée capitula ;
rement en France des Arislocrales.…. Les Aristocrates Genevois ne sont pas, comme on le croirait, une Custe privilégiée, mais des citoyens comme les autres quant à la naissance, que des richesses acquises presque toutes dans le commerce ou dans les arts, ont élevés à leurs propres yeux, qui s'indignent de l'égalité politique établie par la loi, et qui ayant par eux ou par les leurs usurpé la principale influence dans le Gouvernement, s'imaginent réellement qu'ils sont les plus dignes, et que la République ne peut être heureuse, si elle ne concentre pas tous les pouvoirs dans les Conseils où ils dominent ». Réclamalion des Genevois patriotes, établis à Londres, contre la nouvelle aristocralie de Genève. Paris, 1189, p. 11.
[ll existe une seconde édition de cette brochure, conforme à la première, mais contenant en plus une curieuse « épigraphe de l'éditeur » : O0 mes frères, je mourrai content, après ävoir dit celte seule parole : C'EST L'ARISTOCRATIE ur À cntCIRIË Le ris De Du. (Discours de M. l'abbé Fauchet, prononcé à Paris dans l'église de S. Jacques et des SS. Innocens, le 15 août 1189, durant une solemnité consacrée à la mémoire des citoyens qui sont morts à la prise de la Bastille). Cette édition porte la mention : A Gand, 1189. L'une et l'autre brochure se trouvent dans les Brochures genevoises de la Société de Lecture de Genève, tome 60, pièces 7 et 15.]
(1) Voir plus bas, p. 18-19, note.